C’est la rentrée mais Poisson Vélo ressort la boule à facettes : on parle fête dans ce 6e numéro. La Femme, Walt Disco et Yard Act nous racontent leur vision, pendant qu’on se demande si l’esprit festif a vraiment disparu. Spoiler : non. Alors on danse, on chante, on trinque… et on souffle notre première bougie !
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La culture de la fête est-elle morte et enterrée ? Dans nos sociétés de plus en plus antisociales et isolantes, il semblerait qu’on ait perdu le goût de la fête. La faute du Covid sûrement, qui a participé à l’isolement de toute une génération. Ou à l’inflation, car sortir danser toute la nuit coûte cher. Ou bien est-ce à cause d’Internet qui permet de se divertir directement depuis chez soi.
Chez Poisson Vélo, on préfère croire que la fête n’est pas morte. On a déjà essayé de nous faire croire que le rock l’était… Faire la fête pour moi, c’est trop important. C’est avoir le pouvoir de tout arrêter le temps d’une soirée, d’une nuit. C’est sortir de son quotidien et se laisser tenter par l’imprévu.
Avec Zoé, on a beaucoup fait la fête. On passait de la musique toute la nuit (au grand désespoir de certains voisin·es), dans un appart rempli au maximum. La première fois, j’ai même eu peur que notre balcon s’effondre tellement nous y étions nombreux. Les lendemains étaient rudes : le sol collant, la tête en compote, mais le cœur plein des conversations et des souvenirs de la veille.
Il y a mille et unes façons de faire la fête. Mais il faut la faire ! Parce que la fête est essentielle pour refaire du lien dans nos sociétés. Parce qu’elle est politique et qu’elle nous rappelle que notre temps nous appartient.
Pour ce 6e numéro, Poisson Vélo vous propose de découvrir comment La Femme fait la fête et quels sont les sons préférés de Yard Act pour se déchainer sur le dancefloor. On a aussi discuté avec Walt Disco pour réfléchir à des soirées plus safe. De passage à la Route du Rock cet été, on est allées à votre rencontre pour que vous nous parliez de votre relation à la fête. Et comme d’habitude, retrouvez notre sélection des concerts du mois et votre horockscope pour savoir où aller taper du pied selon votre signe astro !
Bref, fêtons la rentrée, fêtons le retour des concerts, fêtons le départ de François Bayrou : toute raison est bonne à prendre :-) Et si vous n’en trouvez toujours pas, j’en ai une pour vous. Poisson Vélo vient de souffler sa première bougie ! Pour fêter ça et pour vous remercier de faire partie de l’aventure, on a prévu d’organiser une super soirée à l’automne. On revient vite vers vous avec plus de détails… et en attendant, bonne lecture !
✍️ – Lorène Bienvenu, fêtarde et co-fondatrice de Poisson Vélo
🐡 Cet été, entre deux galettes saucisses, on a bien fait la fête devant les concerts de la Route du Rock à Saint-Malo. On en a profité pour tendre notre micro aux festivalières et découvrir ce que signifie vraiment faire la fête pour elles. Leurs réponses vous attendent sur notre Instagram !
🐬 On vous remet l’interview de La Flemme sur la fête qu’on avait réalisé sur la plage des Catalans à Marseille. Ils abordent les excès, la raison de la fête, pourquoi la faire et c’est à retrouver ici <3 !
🎥 – Elisa Verbeke, journaliste et rédac’ cheffe de la newsletter
Certes faisons la fête ! Mais faisons-la bien et par bien, j’entends de manière safe. Les lieux de la nuit restent, encore aujourd’hui, des espaces où les femmes, les personnes non-binaires et les personnes queer sont moins en sécurité que d’autres. Jocelyn et Jack du groupe de Glasgow, Walt Disco, nous racontent comment iels essayent de faire de leurs concerts des événements bienveillants.
Ce week-end, nous étions à la Fête de l’Humanité au village des médias indépendants et aussi à Rock in the Barn, dont on vous parlait dans la newsletter sur la Normandie (à retrouver ici).
Pour se préparer dans nos aventures et nous emmener avec nous, on vous laisse avec une playlist soigneusement chinée par Lorène <3 !
Elle est à retrouver ici !
À la Route du Rock encore, Lucyle notre journaliste a retrouvé Jay, James et Sam de Yard Act pour parler de musique… et surtout de fête ! Entre morceaux pensés pour le live, DJ sets et guilty pleasures assumés, le trio raconte comment ils font danser le public et transforment chaque concert en célébration.
Poisson Vélo – Quand vous écrivez de la musique, est-ce que vous pensez à la façon dont ça va sonner sur scène et si les gens vont s’amuser ?
Jay 🐟 – Elton John nous a dit : « Si tu penses à ton public, c’est une erreur. » Mais je crois qu’il parlait surtout des morceaux enregistrés. Mais oui, moi j’y pense.
James 🐠 – Ouais, Ryan [bassiste et co-fondateur du groupe, ndlr], c’est l’homme du terrain, et son rôle, c’est de nous rappeler de ne pas nous perdre dans notre nombril. Lui pose toujours la question : « Est-ce que ça va être fun pour le public ? ». Il pense aux gens, ce qui est assez attentionné. Alors que Sam [guitariste, ndlr] et moi, on est hyper égoïstes et on voudrait juste faire de l’art que personne n’aimerait. Donc ouais, Ryan apporte l’accessibilité commerciale à notre musique, qui sinon serait terrible.
Poisson Vélo – Est-ce que vous jouez différemment en festival ou dans une salle ?
James 🐠 – Oui, parce qu’en festival, ce n’est pas ton public. Contrairement à un concert en tête d’affiche. Les deux sont importants, mais ce qui est cool ce soir, c’est qu’il y aura plein de gens qui ne savent pas qui on est. Donc il faut les convaincre. Et ça, c’est excitant. Et c’est là que la philosophie de Ryan est importante : est-ce que les gens vont aimer ? J’espère (rires).
Poisson Vélo – Quand vous faites du DJing, c’est quoi votre guilty pleasure, le morceau honteux que vous aimez passer ?
James 🐠 – Je n’ai pas de guilty pleasures, j’ai appris que ça n’existait pas vraiment. Mais… Sam, toi t’adores les trucs ringards.
Sam 🐡 – Jay, notre batteur, qui fait beaucoup le DJ, passe toujours Be Sincere de M.J. Cole. C’est un super morceau, mais ça ne prend jamais. À chaque fois, ça vide la piste, les gens arrêtent de danser. Donc il est coupable de ça : tuer l’ambiance.
Poisson Vélo – Et votre morceau préféré pour faire la fête ?
James 🐠 – Je reviens toujours aux morceaux de William Onyeabor qui ont été redécouverts il y a quelques années. Mais si je suis vraiment honnête, ce qui me met en énergie, c’est les best of des Rolling Stones. Ou alors Rage Against The Machine. C’est parfait : tu peux arracher ton t-shirt dessus, mais en même temps c’est super intelligent. Tout le monde aime Rage Against.
Et puis pendant des années, All My Friends de LCD Soundsystem clôturait toutes les soirées auxquelles j’allais. C’était mon dernier morceau en DJ set pendant presque dix ans. C’est vraiment spécial, il a fait quelque chose d’unique avec ce titre.
Poisson Vélo – Quel morceau de votre discographie vous avez à nous conseiller pour faire la fête ?
James 🐠 – On fait nos propres remixes, en fait. On a un super mashup de Kendrick Lamar avec Trenchcoat Museum qu’on met dans nos sets. Et il faut que je mentionne aussi notre remix de Walking on Sunshine sorti cette année.
Jay 🐟 – Et en live ?
James 🐠 – The trench coat museum est un morceau de fête. Mais For Another aussi. Mais tous nos morceaux sont des bangers pour faire la fête (rires).
Sam 🐡 – On est un groupe de fête. Surtout en festival.
✍️ – Lucyle Espieussas, journaliste pour Poisson Vélo
En pleine tournée d’été, on a retrouvé La Femme juste avant une sieste bien méritée. Mais avant de recharger les batteries, Marlon et Sacha ont pris le temps de philosopher avec nous sur la fête et tout ce qu’elle représente, de loges en afters et boîtes de nuit.
✍️+ 🎨 – Lucyle Espieussas et Nina Decup, directrice artistique de Poisson Vélo
✍️+ 🎨 – Zoé Pinet, cofondatrice et rédactrice en chef de Poisson Vélo
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With love, Poisson Vélo
Cette newsletter a été réalisée par Elisa Verbeke, Lorène Bienvenu, Lucyle Espieussas, Zoé Pinet et Nina Decup.